Philippe Thivet

(texte déposé à la SACEM)

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Petite jeune fille
 



A l’endroit sur ton cœur

Où je posais ma main,

Bourgeonne la pudeur

De ton corps féminin.

 

Et la petite fille

Que je prends dans mes bras,

Déjà s’évanouit

Poussée par la nana.

 

Les portes qui se ferment

Plus ostensiblement,

Me dis’nt qu’en d’autres termes

Tu n’es plus une enfant.

 

C’est l’histoir’ d’un papa qui n’en raconte plus,

D’une petite fill’ devenant jeune, et qui

Ne saurait dire mieux que la vie continue.

 

A l’endroit dans ma main

Où je serrais tes doigts,

Le vent me dit qu’enfin,

Il souffle aussi pour toi.

 

La petite écolière,

Par le temps qui l’entraîne,

Doucement prend des airs

D’espiègle collégienne.

 

Les miroirs impatients

Qui lorgnent sous tes jupes,

Me disent maintenant

Ce qui te préoccupe.

 

C’est l’histoir’ d’un papa qui n’en raconte plus,

D’une petite fill’ devenant jeune, et qui

Ne saurait dire mieux que la vie continue.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l’endroit sur ta peau

Où sourit ton visage,

Tes peintur’s de marmot

Deviennent maquillage.

 

Et le petit aveu

D’un bisou qui t’échappe,

Trahit encore un peu

Cet âge où tu te drapes.

 

Les bijoux qui fleurissent,

Plus sérieusement,

Elégamment me glissent

L’éclat de tes chang’ments.

 

C’est l’histoir’ d’un papa qui n’en raconte plus,

D’une petite fill’ devenant jeune, et qui

Ne saurait dire mieux que la vie continue.

 

A l’endroit sur mon cœur

Où jouait une enfant,

Je découvre une fleur

Aux charm’s adolescents.

 

Le petit cœur qui bat
Au creux de ta poitrine,

Bientôt s’envolera,

Loin des fièvr’s enfantines.

 

Les innocents prénoms

Qui ornent tes cahiers,

Me disent les garçons

Qui te feront pleurer.

 

C’est l’histoir’ d’un papa qui n’en raconte plus,

D’une petite fill’ devenant jeune, et qui

Ne saurait dire mieux que la vie continue.