Texte de Philippe THIVET
(Déposé a la SACEM)
Dernière danse
Au carnaval des tristes mines,
Corso fleuri qui s'achemine,
Les fleurs explos'nt à votre gloire,
Couronn's de ros's, confettis noirs.
Les meilleurs part'nt toujours premiers,
Veuillez ne mourir que d'un oeil
Quand le cortèg' vient arroser
Votre victoir' dans un fauteuil.
Les pleurs qui pleuv'nt sur les rimmels,
Qui coul'nt, s'écoul'nt, en ribambelles,
Vienn'nt redorer votre blason
Au carnaval des moribonds.
Au défilé des grands éloges,
Vous v'la placés aux premièr's loges,
Les mots s'emball'nt et ça radote,
Chacun déball' son anecdote.
Ô grands gisants, ex-vivants
Fait's patienter l'éternité,
V'nez voir passer les boniments
A cheval sur vos qualités.
Les pas qui pass'nt sur les consciences,
Qui foul'nt, défoulent les croyances,
Vienn'nt consacrer l'être-alibi
Au défilé des « vieux amis ».
Au bal funèbr' des lèch'-mémoire
Les violons pleur'nt sur vos histoires,
L'orchestre moit' paie la dernière,
La mise en boit' vaut bien un' bière.
Vos pieds dépassent du linceul
Venez danser vos derniers pas,
Les invités font tous la gueule,
Mêrn' ceux qui n' vous appréciaient pas.
Le glas qui glace avec sa valse,
Qui roul', déroule, sa menace,
Vient là brandir votre silence
Au bal funèbr' des apparences.
Debout les morts
C'est la dernièr' danse,
Dans'defolklore
De toute évidence.
En beau costume
Suivis de près,
Hommag'posthume.
Attention. Prêts ?
Debout les morts !
Extrait de L'album
Genoux à terre de
RAMSES